Le prêt de gré à gré : Prêt entre plusieurs personnes

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Le prêt de gré à gré est donc une solution relativement contraignante, tant par son caractère anxiogène pour le prêteur que par la faible probabilité de pouvoir utiliser ce recours du côté de l’emprunteur.

C’est donc dans cet univers relativement peu innovant (d’une part les banques qui se contentent de se partager abusivement le « gâteau », d’autre part une solution alternative inopérable) que sont nées les premières plateformes de prêt aux particuliers.

Pour la première fois, des particuliers (mais aussi des personnes morales autres que des établissements de crédit) pouvaient donc réaliser des opérations de crédit en direct, afin de financer les besoins d’autres particuliers.

a. Les premières plateformes


La toute première plateforme de prêt entre particuliers (« p2p lending » en anglais) est née en Angleterre, en 2005 : Zopa. Elle a rapidement été suivie d’autres initiatives, notamment aux Etats-Unis : Prosper (en 2006) ou Lending Club (en 2007, fondée par un français, Renaud Laplanche).

Le principe était simple : grâce au web, la demande (les emprunteurs) pouvait enfin rencontrer l’offre (les prêteurs) plus facilement. Quelques outils de contrôles (et notamment le fameux fichier positif, qui permet d’avoir une lecture plus claire des dettes contractées par un particulier), d’autres pour permettre l’échange, et les prêteurs particuliers pouvaient choisir les emprunteurs sur lesquels ils allaient investir.

Très vite, ces plateformes ont rencontré un certain succès : Lending Club a par exemple vu sa production de crédits financés passer de 91 850 $ en juin 2007 à 7 693 800$ en janvier 2008 ! Ce succès fit des émules : Allemagne, Chine, Inde, Pays-Bas, Italie, Suède, Japon… tous ces pays ont vu naitre des plateformes de crédit entre particuliers.

b. Un système vicié

Malheureusement, la crise financière de 2008 allait mettre en exergue le défaut de ces plateformes.
Le modèle bancaire, s’il est dépassé, s’appuie néanmoins sur de solides bases d’analyse du risque. Et l’internaute prêteur ne peut pas s’improviser analyste bancaire le soir avant de se mettre à table...

Ainsi malheureusement, en l’absence de système de mutualisation des prêts (qui a pour vertu de diluer le défaut éventuel d’un emprunteur sur tous les prêteurs), certaines plateformes ont dû fermer (ce fut le cas de Lending Club par exemple) pour améliorer leur système.

Aujourd’hui, la plupart proposent des options pour sélectionner « au hasard » un nombre significatif de projets et ainsi investir sur plus d’emprunteurs. Comme le dit le vieil adage, « il ne faut jamais placer tous ses œufs dans le même panier » !

c. Et la France, dans tout ça ?

Comme on l’a vu, les plateformes étrangères ont connu des défauts majeurs quant à la sécurisation du prêt.

Ainsi, les plateformes de crédit entre particuliers telles qu’elles ont été lancées à l’étranger étaient proscrites en France. La Banque de France ne pouvait pas accorder d’agrément bancaire à un système qui laissait une part si importante au risque.